Association Lupus Erythémateux

Zoom sur le plaquenil

Quelques indications par rapport au Plaquenil (extraits de la conférence du Professeur Sibilia en mai 2011 à Bruxelles)

Si je devais être un peu caricatural, tout lupus devrait être sous plaquenil®, même le lupus cutané chronique. Pourquoi ?

  1. C’est la molécule la plus efficace dans le lupus cutané chronique et dans le lupus cutané en général. Malheureusement, parfois cela ne suffit pas. Nous le savons. Parfois nous sommes obligés de changer de stratégie, d’aller vers des traitements beaucoup plus compliqués, beaucoup plus lourds et beaucoup plus risqués. Mais il s’agit quand même du meilleur médicament contre le lupus cutané.
  2. Ce médicament a prouvé son efficacité dans les poussées de lupus systémique. En 1991, il fut démontré que le plaquenil® pouvait prévenir des poussées de lupus systémique.
  3. Il s’agit d’un magnifique médicament antiagrégant et hypolipémiant. C’est important quand on sait que le risque cardio-vasculaire est important dans le lupus. Je vous donne juste un chiffre : une femme de 35 ans a 50 fois plus de chances de faire un infarctus si elle a un lupus, que si elle n’en a pas. Bien sûr, c’est rare de faire un infarctus à 35 ans, mais c’est beaucoup plus fréquent quand on a un lupus.
  4. Entre les utilisateurs de plaquenil® et les non-utilisateurs, des études ont prouvé que la survie globale est nettement meilleure quand vous prenez du plaquenil®.
  5. Dans le cas de lupus avec des complications cardiovasculaires, on a regardé ce qui faisait l’aggravation ou la protection de ces troubles cardiaques. L’élément le plus protecteur, dans le lupus qui se complique de risques cardiaques, est le plaquenil®.
  6. Pendant la grossesse, disait-on, il ne fallait pas continuer le plaquenil®. Au contraire, il faut continuer à le prendre ! On a démontré qu’il n’y avait pas de risques. Pendant 40 ans, le plaquenil® a été déconseillé en se basant sur un seul cas. Mais nous savons maintenant qu’il n’y a aucune raison de contre-indiquer le plaquenil®. Bien au contraire, il protège le bébé et la maman.
  7. Une façon d’améliorer encore l’efficacité est de le doser dans le sang. C’est assez facile à régler techniquement. Deux travaux français ont montré que les malades ayant le meilleur taux de plaquenil® dans le sang, sont ceux qui sont les plus proches de la rémission complète. En outre, en dosant ce taux, cette étude a montré que 15 % des jeunes femmes disent à leur médecin qu’elles prennent leur plaquenil®, alors que c’est faux. Cela s’appelle « l’observance » et cela veut dire « observer les recommandations du docteur et prendre le médicament ! » Dans le lupus, l’observance n’est pas très bonne. Or, c’est important : imaginez que l’on croit que vous prenez le plaquenil®. Or il ne fonctionne pas puisque vous ne le prenez pas. On montera la puissance des médicaments en se disant « cela ne marche pas, donc il faut traiter plus fort ». Ce médicament qui est plus puissant est aussi plus risqué. C’est donc pour vous aider que l’on dose le plaquenil®, pas pour vous « fliquer » !

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